Mobilisation au lycée Tocqueville de Grasse : les raisons de la colère !

jeudi 31 mai 2012
par  SUD Education NICE
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L’ensemble des syndicats ( CGT, FO, SNES, SUD), soutenus par la Fédé départementale des parents organise un :

APERITIF-BUFFET, VENDREDI 1er JUIN à 19H DEVANT LE LYCEE Tocqueville

Les raisons de la colère :

LA SITUATION AU LYCEE TOCQUEVILLE

La dotation horaire globale (DHG) prévue pour l’année prochaine (rentrée 2012) et annoncée en début d’année civile pour le lycée Alexis de Tocqueville est en forte baisse par rapport aux années précédentes. En effet, le lycée perdait alors 85 heures, soit 7% du volume horaire, alors que la baisse d’effectif prévue n’est que de 2%.

Cette diminution a de lourdes conséquences sur la qualité des enseignements. Les effectifs de nombreuses classes sont prévus à 35 élèves, dont toutes les classes de seconde et de terminale S. De nombreux dédoublements ou groupes restreints (création de deux ou plusieurs groupes dans une classe pour quelques heures par semaine), pourtant très importants pour le suivi individuel des élèves, seront supprimés. De plus, les places pour d’éventuels redoublement en terminale ou en seconde seront très limitées, bien en deçà des besoins réels. Par ailleurs, certaines options comme l’histoire géographie en terminale S et les troisièmes langues vivantes étaient même menacées de disparition.

Pour maintenir une offre d’enseignement équivalente à celle des années précédentes (maintien des mêmes options, y compris les langues, maintien d’effectifs équivalents par classe, maintien des dédoublements et création de l’option histoire géographie pour les Ts ...), les professeurs ont calculé qu’il manquait 23 heures-poste à cette dotation.

De plus, la proportion d’heures supplémentaires (dépassant les 10%) reste beaucoup trop élevée et conduit à des situations ubuesques. En effet, dans plusieurs disciplines, ce fort taux d’heures supplémentaires oblige le proviseur à proposer la suppression (totale ou partielle) de postes pour l’année prochaine pour pouvoir attribuer plus d’heures supplémentaires aux professeurs restants.

Trois exemples :

en mathématiques, il y avait 5,25 heures supplémentaires à effectuer. Contraint de consommer plus d’heures supplémentaires, le proviseur propose un complément de service donné (CSD) de 9 heures (il s’agit d’un professeur nommé à Tocqueville qui y effectuera la moitié de son service et devra effectuer 9 heures dans un autre établissement). Cette « technique » permet de « récupérer » 9h et d’augmenter d’autant le nombre d’heures supplémentaires à effectuer par les professeurs de la matière. Ainsi, les professeurs de mathématiques devront se partager 14,25 heures supplémentaires, ces heures pouvant même être effectuées par le professeur obligé de donner des cours dans un autre établissement.

En SES, le problème est équivalent, mais les conséquences sont plus graves car seuls trois professeurs sont concernés. Au départ, il y a donc trois professeurs de SES, dont un à temps partiel, ce qui lui interdit de faire des heures supplémentaires. Les besoins de l’établissement correspondent exactement au volume horaire que peuvent faire les trois professeurs. Le proviseur propose un CSD de 9 heures, ce qui revient à créer 9 heures supplémentaires à partager entre deux professeurs, dont celui obligé de faire la moitié de son service, soit 9 heures, dans un autre établissement !!

En Italien, pour économiser des heures-poste, un poste a été supprimé. Or, cette décision oblige la seule professeur restant capable de prendre des heures supplémentaires à devoir assumer toutes. Cela donne donc 9h supplémentaires !

Pour éviter ce genre d’absurdité, les professeurs demandent la conversion de 50 heures supplémentaires en heures postes.

Après une audience des organisations syndicales auprès de Monsieur l’Inspecteur d’Académie et de son adjoint, l’établissement a pu obtenir 8 heures en plus, ce qui a permis de sauver quelques options. Ceci ne satisfait évidemment personne car le différentiel avec l’année précédente reste de 77h. Tout juste est-ce une reconnaissance de l’insuffisance de la dotation initiale. Mais, Monsieur l’Inspecteur d’Académie nous a dit ne pas pouvoir faire plus car la dotation globale de l’académie ayant elle-même diminué, cela avait forcément des répercussions sur les établissements.

Bien loin de toute considération pédagogique, l’attribution des DGH, au très haut niveau de l’Etat, s’est donc faite essentiellement sur des critères de réduction budgétaire. La difficulté dans laquelle se trouve nombre d’établissements est la conséquence directe de cette vision comptable de notre éducation nationale.

Ce que demandent les professeurs, mais également les parents d’élèves, c’est l’attribution de 15 heures-postes en sus de la DGH actuelle ainsi que la conversion de 50 heures supplémentaires en heures-postes afin de pouvoir assurer d’une part un enseignement de qualité, d’autre part une gestion des personnels n’allant pas à l’encontre du bon sens. Nous tenons à rappeler ici que le lycée A. de Tocqueville est un des meilleurs établissements de l’académie en matière de taux d’accession au bac des élèves accueillis en seconde, rivalisant avec les meilleurs établissements privés, et ce, sans aucune sélection à l’entrée en seconde.
Ces résultats ont été obtenus grâce à un fort investissement de toute la communauté éducative, mais également grâce à des conditions d’enseignement convenables.


Est-il raisonnable de mettre en péril cet état de fait ?


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