UNIVERSITÉ ET RECHERCHE : L’APPEL DE NICE – SOPHIA ANTIPOLIS

mardi 12 mai 2009
par  SUD Education NICE
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Depuis quatorze semaines, nous, enseignants-chercheurs, chercheurs, personnels administratifs et techniques, étudiants, doctorants et tous les précaires de l’Université et des laboratoires de Recherche de Nice, sommes en lutte pour défendre l’Université et la Recherche des attaques qu’elles subissent au travers de loi et décrets qui touchent aux fondements de la formation des générations futures et de la recherche publique.

Notre mobilisation, qui s’inscrit dans un mouvement d’ampleur nationale, est la plus importante, la plus unanime et la plus longue de ces quarante dernières années.

Elle porte les revendications suivantes :

  • le retrait du projet de décret concernant les enseignants-chercheurs
  • le retrait du projet de réforme de la formation et du recrutement des enseignants des écoles, collèges et lycées
  • le retrait des suppressions de postes statutaires à l’Université
  • l’arrêt du démantèlement des organismes de recherche
  • l’abrogation de la loi « Libertés et Responsabilités des Universités »

Malgré les affirmations péremptoires du gouvernement, il faut savoir qu’à ce jour aucune de ces revendications n’a été réellement prise en compte et les quelques concessions mineures accordées ne sont que rideau de fumée :

  • la logique du décret sur le statut des enseignants-chercheurs paru au Journal officiel du 25 avril est conforme à celle des versions antérieures (le secrétaire général de l’Élysée lui-même l’a admis). Or, notre opposition au décret n’est nullement corporatiste. Nous défendons au contraire bel et bien les fondements même de notre métier, c’est-à-dire l’association étroite d’une activité de recherche publique, libre et innovante, et d’un enseignement de haut niveau, tous deux reconnus internationalement ;
  • un simple moratoire sur le contenu des concours des enseignants obtenu grâce à notre mobilisation que le gouvernement tente de remplacer par une application immédiate de la réforme de la formation des enseignants ;
  • aucune avancée n’a été obtenue dans le dossier du démantèlement des organismes publics de recherche, ni dans les autres dossiers portés par notre mouvement comme le contrat doctoral unique, l’individualisation des carrières des personnels administratifs et techniques, ou encore l’externalisation de certaines activités des universités ;
  • le gel annoncé des suppressions de postes dans les universités en 2010-2011 est très insuffisant. Nous demandons l’annulation de toutes les suppressions de postes prévues pour les quatre prochaines années, la restitution des postes supprimés en 2009 et un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires scientifiques.

Nos revendications continuent d’être ignorées par le gouvernement et demeurent encore mal comprises de l’opinion publique.

Certes, les problèmes soulevés par le feu nourri des réformes imposées par le gouvernement sont complexes et parfois techniques.

Ils n’engagent pas moins directement l’avenir de la société tout entière. En refusant de reconnaître l’ampleur de la mobilisation et d’écouter les fortes contestations émanant des acteurs de la communauté universitaire et de la recherche, le gouvernement fait preuve d’un entêtement irresponsable et tente de nous enfermer dans un dilemme que nous refusons : choisir entre la lutte pour la qualité de la formation des générations de demain et notre responsabilité à l’égard de nos étudiants actuels.

Responsables, nous le sommes en refusant d’accepter une série de mesures visant à détruire le service public d’enseignement et de recherche, ainsi que les fonctions sociales et de proximité que remplit notre Université.

Responsables, nous le sommes en ne sacrifiant pas l’esprit humaniste de l’Université sur l’autel de l’ « Economie de la Connaissance », et en refusant que la Recherche soit placée sous les seules lois de la rentabilité, du marché et de l’industrie.

Les rapports de l’OCDE prouvent, contrairement au discours officiel, la réussite de la formation universitaire « à la française » d’autant plus méritoire que les moyens alloués placent la France, selon les critères de l’UNESCO, parmi les pays « en voie de développement ».

Responsables, nous le sommes depuis le début de ce mouvement, en suivant au plus près nos étudiants grâce la mise en place de moyens d’accompagnements pédagogiques de toutes sortes, de réunions ou de permanences, les étudiants étant nombreux à nous accompagner dans des revendications qui les concernent tout autant que nous.

Par le jeu du pourrissement et le mépris de nos revendications, le gouvernement porte l’entière responsabilité de la situation actuelle à l’Université.

Nous appelons solennellement tous les élus – maires, conseillers, députés - à relayer, dans toutes les instances et assemblées, notre demande :

  • retrait sans délai de toutes les réformes contestées
  • ouverture du grand débat national que le monde de l’Enseignement et de la Recherche est en droit d’attendre.

Notre lutte est non seulement une lutte locale et nationale, mais elle s’inscrit aussi dans un mouvement de contestation à l’échelle européenne contre le processus de Bologne, la stratégie de Lisbonne et l’institutionnalisation de la marchandisation du savoir.

C’est pourquoi nos demandes et nos interrogations ont toute leur place et leur légitimité dans les débats ouverts par les prochaines élections européennes de 2009.

Nous nous adressons donc à tous les partis politiques et à tous les candidats aux élections européennes.

Nous leur demandons instamment de se saisir des questions de l’Enseignement
et de la Recherche, de prendre clairement position sur les réformes en cours, sur la loi « Libertés et Responsabilités des Universités » et sur le Pacte pour la Recherche, et de dénoncer les conséquences irrémédiables du processus engagé par le gouvernement français contre l’Université et la Recherche publiques.

Portant sur les conditions d’accession aux savoirs et aux diplômes supérieurs, sur les conditions d’enseignements à l’Université mais aussi dans le Primaire et le Secondaire, ces questions ne concernent pas seulement la communauté de l’Université et de la Recherche, mais tous les citoyens.

C’est pour cela que, avec tous ceux qui nous soutiennent depuis plus de trois mois dans notre combat, avec les parents d’élèves et les élèves de la Maternelle à l’Université mobilisés massivement lors des manifestations de février et de mars, nous demandons aux médias d’entendre enfin l’ampleur et la légitimité de la contestation et de notre détermination qui sont l’expression de notre sens des responsabilités, face au mépris et au déni de démocratie du gouvernement.

La communauté universitaire et de la recherche en lutte de Nice-Sophia Antipolis.

www.mobilisation06.fr


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